Dans des lieux aussi divers que São Paulo, Pékin, Chicago, Dakar et Le Caire, Aglaia Konrad a passé les deux dernières décennies à étudier le développement des métropoles mondiales, l'expansion des agglomérations urbaines et l'essor des mégalopoles. Sa pratique, qui repose sur des recherches approfondies sur le terrain ainsi que sur des archives visuelles de plus en plus nombreuses, implique essentiellement la photographie, la vidéo, la projection de diapositives et des installations de photocopie ou de sérigraphie. Aglaia Konrad a déjà exposé au Stedelijk Museum (Amsterdam) ainsi qu’à la Documenta X (Cassel).
Aglaia Konrad crée pour le Mu.ZEE une nouvelle installation spatiale. Sa démarche consiste à se baser sur l’architecture du lieu d’exposition. Celui-ci se compose de deux espaces attenants, mais très différents, qui n’ont pas été conçus pour accueillir des expositions. L’un d’entre eux faisait office d’espace de stockage pour la coopérative S.E.O., tandis que l’autre établit une connexion avec la réalisation ultérieure de l’architecte Gaston Eysselinck. La forêt de colonnes, les différents niveaux et la façon dont l’architecture a été transformée et désoriente constituent le point de départ de l’installation d’Aglaia Konrad.
Grâce à plusieurs interventions spatiales, elle souligne la singularité de l’architecture. Les deux salles endossent un nouveau rôle, respectivement en tant qu’espace intérieur privé et espace extérieur public. Aglaia Konrad conserve les murs inexploités et interrompt la circulation. L’extérieur est aspiré vers l’intérieur à l’aide de miroirs et d’une nouvelle série de photos issues de l’étude de l’architecte d’intérieur Alina Scholtz (1908-1996, Pologne). L’installation sonde les rapports entre l’intérieur et l’extérieur, ainsi qu’entre espace privé et public.
Curateur: Ilse Roosens (Mu.ZEE)