Julia Fullerton-Batten

Les photos de Julia Fullerton-Batten ont indéniablement quelque chose de cinématographique. Ce sont de petits récits, généralement autour d'un thème spécifique. En plus de susciter la réflexion, elles constituent à chaque fois des tableaux merveilleusement scénographiés, mis en valeur par des éclairages raffinés. Par ailleurs, l'artiste a souvent des conversations profondes avec ses modèles féminins afin de créer des portraits encore plus intenses et de raconter des histoires plus frappantes sur l'isolement et les traumatismes. Le travail de Julia Fullerton-Batten fait aujourd’hui partie de la collection permanente du National Portrait Gallery (Londres) et de Photo Élysée (Lausanne), elle a exposé son travail au Centre Pompidou (Paris) et à Aperture (New York), et il a figuré dans les magazines Vogue et The New Yorker.

OEUVRE

Les lieux insolites, les décors atypiques et les modèles saisissants contribuent tous à la force visuelle du travail de Julia Fullerton-Batten. Ses photographies sont empreintes d'un mysticisme séduisant qui incite le spectateur à les regarder encore. Et encore. Et encore. Et à chaque fois, il en ressort quelque chose de nouveau. Bon à savoir : la photographe travaille souvent avec des modèles qu’elle a dénichés dans la rue. Elle espère ainsi obtenir une certaine rigidité, voire une gêne, dans ses photos parfaites d’un point de vue technique, ce qui est difficilement réalisable avec des mannequins ou des acteurs professionnels. Cette dualité joue également un rôle important dans la complexité des « scènes » de ses œuvres, qui impliquent toujours une petite armée de stylistes et de scénographes, comme s'il s'agissait de tournages hollywoodiens. Mais attention, derrière ses mises en scène sophistiquées se cachent des observations sociales pertinentes. Et quel que soit le nombre de couches de maquillage qu’elle leur applique, elles ne pourraient gommer les émotions et les désirs de ses protagonistes.